CEREMONIES ET RITUELS
- Angela Dupraz
- 7 juin
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 5 jours

Devenir célébrante indépendante en funérailles.
C'est en 2019 que j'intègre, en tant que co-animatrice, l'équipe des Dialogues en Mortalité, soirées mensuelles, animées autour de la mort et initiées en 2017 par Liliane de Toledo.
Pourquoi parler de la mort ?
« Pour l’apprivoiser.
Pour se la réapproprier dans tout son mystère.
Pour la vérité nue à laquelle elle oblige ; il est difficile de tricher avec la mort, quel que soit le registre dans lequel elle est vécue. Parce qu’elle a un caractère absolu qui n’entre pas dans nos compromis et politesses habituels. Horrible ou sublime avec toutes les variations intermédiaires, c’est un choc frontal avec notre finitude humaine, avec l’impermanence de toute incarnation terrestre.
Et aussi, pour reprendre la si belle définition de Patrice van Eersel, parce qu’elle est cette source noire, cette porte d’entrée vers l’infinitude, l’invisible et cette dimension de nous-mêmes qui ne meurt jamais.
Finalement, parce que, la naissance et la sortie de l’existence que certains appelle la mourance sont le sceau de notre humanité partagée. Entre deux, nos parcours peuvent être multiples et opposés, mais tous autant que nous sommes, nous sommes nés et nous mourrons. C’est le fondement de toute communauté humaine. Et nous avons besoin de recréer des communautés même éphémères, le temps d'une soirée, pour nous reconnecter avec le sens profond de la vie … jusque dans la mort.
Et, plus prosaïquement, parce que, pour la plupart d’entre nous, nous n’avons reçu aucune initiation, instruction ou introduction à la mort et que nous sommes très démunis, sur tous les plans, face à cette étape de l’existence. Dans nos cités occidentales du XXIème siècle, la passation des savoirs faire et des savoirs être a été interrompue ; il nous faut donc retrouver cette connaissance qui ne nous a pas été transmise. » Liliane de Toledo
Parmi nos intervenants : des hommes et des femmes d’église, des laïques, des psychologues et psychothérapeutes spécialisés dans l’accompagnement à la fin de vie, des enseignants, des écrivains, des journalistes, des essayistes, des philosophes, des conférenciers, des éditeurs, des réalisateurs et producteurs, des scientifiques, des parents endeuillés, des spécialistes du deuil animal (…). Ces soirées connaissent rapidement un essor sans précédent !
Je retiendrais ici deux rencontres marquantes : celle du 23 septembre 2020 avec Bernard Crettaz, sociologue, ethnologue passionné, qui avait lancé en 1999 les célèbres Cafés mortels « pour parler de la mort au bistrot ».
Auteur d’une trentaine de livres, cofondateur de la Société d’Etudes Thanatologiques de Suisse romande et ardent défenseur d’une réappropriation de la mort, Bernard avait abordé ce soir-là, notamment, comment la Covid-19 a fait entrer la mort dans notre quotidien et quels bouleversements elle a provoqués dans les adieux aux défunts et les rites funéraires.
La seconde rencontre, un peu en amont, celle du 12 mars 2020 avec Sandra Widmer Joly qui sait combien le temps de dire « au revoir » est essentiel. Devenue rédactrice professionnelle dans des grands quotidiens, dès les années 2000, elle a commencé des formations chères à son âme, avec la mort comme thème principal : accompagnatrice pour personnes en fin de vie, animatrice des Cafés deuils et, enfin, célébrante indépendante en funérailles. Les mots continuent, ainsi, à l’accompagner, l’intuition aussi…Comment parler d’un être décédé, parti sous d’autres cieux, laissant les siens éplorés ? Quels mots choisir pour lui rendre hommage ? Egalement biographe, elle puise dans tout ce qui lui est conté des familles, à travers leurs cœurs, leurs yeux, leurs témoignages. Rien de plus beau pour évoquer l’être aimé. Elle perçoit des silences… et des émotions, derrière les mots, et il lui arrive, souvent, d’être « en lien », durant l’écriture d’une cérémonie, avec le défunt. La famille valide ensuite ce qu’elle aimerait partager avec eux, avec l’assemblée, tous venus dire « au revoir ». Lors de cette rencontre, Sandra nous a partagé son amour de cette profession. J'ai vécu un véritable "coup de foudre amical".
Sites internet : www.sandrawidmerjoly.ch / www.ceremoniae.com
Sa présence, ses mots sont venus m’habiter… et c’est en 2024, après avoir été libérée de mon poste d'assistante au Conseil de Direction de la Radio Télévision Suisse, que j’ai suivi, passionnément, la formation professionnelle, exigeante (car oui (!), il s’agit bien d’un cheminement initiatique) et certifiante de célébrante indépendante en funérailles avec Sandra ! Je lui en garde une reconnaissance infinie.
Aujourd’hui, je célèbre cette nouvelle étape de vie : celle d’officiante indépendante certifiée en funérailles, mais aussi de biographe et thérapeute dans l'accompagnement au deuil. Pour toutes informations, contactez-moi ici : Mobile +41 79 126 57 73 – Mail angela.dupraz@bluewin.ch - www.angeladupraz.com Membre de l’Association CELEBRYS, Suisse
Le réseau professionnel des Célébrants.es professionnels.les et indépendants.es
Genève, le 06.06.25, ©Angela Dupraz
Comments