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Angela Dupraz

Maïeusthésie

Origine

 

Né en 1951 à Puteaux (Hauts-de-Seine), Thierry Tournebise obtient le diplôme de naturopathe en 1976, puis celui de psychosomaticien en 1977.
En 1979, il ouvre un cabinet à Bergerac (Dordogne), où il donne d’abord des consultations.

C’est là que, jour après jour, au contact de ses patients, il façonne son approche, sa structure théorique et ses outils. Parallèlement, il étudie et revisite toute l’histoire de la psychologie et de la philosophie.

En 1988, il donne ses premières formations. C’est à cette période qu’il développe son approche de la communication et de la psychothérapie, qu’il baptise en 2000 « Maïeusthésie ».

Aujourd’hui, il a formé plus de 20 000 personnes dans les hôpitaux, les institutions, les entreprises. Il a également formé de nombreux psychopraticiens en Maïeusthésie, dont 228 sont certifiés.
 

Etymologie du mot Maïeusthésie

Etymologiquement, le terme Maïeusthésie provient de :

  • Maieutikê (origine grecque) : "l’art d’accoucher quelqu’un"

  • Aisthanesthai (origine indoeuropéenne) : "la sensibilité, l’art de percevoir"(qui a donné "esthète" ainsi que "esthétique").

La Maïeusthésie met l'accent sur l'accouchement et sur la sensibilité. Elle définit une sensibilité aux délicats processus d'accouchement du psychisme qui s'accomplissent en soi (comme une pulsion inconsciente de vie).

 

Un accompagnement thérapeutique va donc permettre à la personne accompagnée de faire naître à sa conscience ce qui appelle en elle et qui n'a pas été entendu.
 

La Maïeusthésie est une approche humaniste. En communication, elle privilégie les interlocuteurs par rapport aux informations. En thérapie, elle accompagne les pertinences à l’œuvre concernant les remédiations et les déploiements.


Le symptôme (vécu ou ressenti) est comme un rappel de ce qui a été vécu à un moment donné et qui n’a pas été vu, reconnu, entendu. Ce fil conducteur conduit à la rencontre de celui/celle qui a ressenti cela, que ce soit dans son histoire personnelle (biographie), dans son héritage familial (transgénérationnel), voire dans des pans plus universels de l'expérience humaine (transpersonnel).

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Structure psychique uchrotopique (et fractures de la psyché)

En Maïeusthésie, nous considérons la structure de la psyché comme étant « uchrotopique ». C’est-à-dire comme n’étant assujettie ni au temps, ni à l’espace (ni kronos, ni topos). Ainsi la psyché ne se pense pas en termes d’époques ou de lieux, mais « d’identité expérientielle ».


La psyché constituée de « celui qu’on est », de « ceux qu’on a été » et de « ceux dont on est issu », paraît comme un « assemblage » d’éléments, dont chacun constitue une part d’un Tout. Cette vision permet de s’en faire une représentation mentale simplifiée, analogue à « un puzzle en quête de complétude » (certains éléments étant maintenus à l’écart du Tout pour raisons de survie et de protection). Cependant, une subtilité bien connue veut que « le Tout » soit plus que « la somme de ses parties », et que l’exemple du puzzle est alors une bien imparfaite illustration… d’autant plus que nous devons ajouter que « chaque partie » est bien plus « qu’un morceau du Tout ».

Lors de traumas, celui qui est éprouvé douloureusement ne pouvant être spontanément intégré dans la complétude de la psyché, il en est maintenu à l’écart pour raison de survie. Cette fracture ne résulte pas du choc du trauma, mais d’un élan protecteur (pulsion) préservant le Tout. Ces éléments « non intégrables » viennent peupler l’inconscient de « tous ceux que la charge émotionnelle rend « menaçants ».

Il en résulte une psyché morcelée, clivée, incomplète. L’élan de Vie pousse alors à la restauration de cette complétude quand la maturité le permet. Les symptômes se trouvent alors comme des balises ou des liens, permettant de ne rien perdre de ces éléments « coupés » de Soi, sans lesquels une complétude ultérieure ne serait pas possible.
La psychothérapie qui en découle revient alors à accompagner l’accomplissement de cette complétude en devenir.

Les symptômes ne sont pas là « à cause de » mais « spécialement pour »

 

En Maïeusthésie, c’est l’un des aspects novateurs de cette approche, un symptôme n’est pas perçu comme un mal à combattre, corriger ou éliminer, mais comme un signal émis par une part de notre psyché appelant à être rencontrée en vue d’être réhabilitée et intégrée.

 

Par ailleurs, le symptôme ne disparaît pas parce qu’il est « guéri », mais parce qu’il a cessé « d’être nécessaire » car on a pu avoir accès à l’Être qui appelait à travers lui.

 

Le rôle des symptômes

Les symptômes « psy » sont par exemple : une démotivation, une dépression, un burnout, un sentiment de solitude. Une difficulté relationnelle avec un proche ou les autres en général. Un mal être indéfinissable, des angoisses, des peurs, des pulsions, des insomnies, de l'inaction. Des difficultés ressenties face à un passé familial "inintégrable". Vous vivez ou avez vécu un évènement difficile ou traumatique (deuil, séparation, perte d'emploi, accident, abus...).

Le symptôme est un signe qui appelle notre conscience afin de ne pas perdre la trace d'un Être inestimable que nous avons été, dont nous nous sommes clivés par survie, du fait des souffrances qu'il a éprouvées.

 

C'est un signal envoyé par une partie de la psyché de l’individu, en attente de remédiation à la suite d’un clivage passé, ou de déploiement d’une partie restée en latence. Ces symptômes sont comme des balises qui permettent à la conscience de l’individu d’aujourd’hui, de suivre le chemin jusqu’à ces parties de la psyché qui appellent à être rencontrées, pour être reconnues dans la nature et la dimension de leur ressenti. Etant pleinement accueillies elles se sentent enfin pleinement exister, elles s’intègrent ainsi dans la psyché, sans fractures. Les symptômes cessent alors, car la partie réhabilitée n’appelle plus. Plus de vide, plus de compensations.

Le symptôme est donc vu comme le signe qu’il y a eu un manque de conscience, une carence de Soi, à un moment donné et invite à amener cette conscience aujourd’hui. Un manque de conscience qui va de pair avec une surcharge émotionnelle accompagnée d’un clivage pour préserver l’intégrité de la psyché. Ce clivage se manifeste par un vide qui appelle à être comblé. Le symptôme est cet appel. Il y a aussi des symptômes qui comblent ce vide ; ce sont les compensations. Le symptôme est donc là spécialement pour permettre au Soi de se rassembler et de se déployer. On peut dire que le symptôme est le fil de Soi. C’est une invitation, pas un problème.

 

Il me faut préciser ici ce que j’entends par conscient. Quand on est conscient, on est présent, uni à la vie, on est dans l’être, on est sensible au monde, sans être affecté. Il n’y a pas de charge émotionnelle, pas de clivage. On se sent pleinement exister.

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Le projet de soi

  

La Maïeusthésie est une approche où priment l'humain et l'expérience vécue. Elle oeuvre en faveur du processus d'individuation (devenir qui on a à être - C. G. Jung) et d'assertivité (s'affirmer tout en respectant autrui).

Elle est sensible au fait que les Êtres sont en gestation d'eux-mêmes et que la vie est un permanent processus d'accouchement de Soi.
Par la validation du projet de Soi, la « validation existentielle », nous satisfaisons à ce besoin essentiel d’existence, de considération de soi et d’amour (besoin ontique). 

Le Soi est l’humain en accomplissement. Il est l’individuation en marche. Il est « source existentielle ».

 

Le fait de se rencontrer et non de se raconter

 

En communication nous allons à la rencontre des Êtres qui appellent à la conscience. L’invitation n’est pas de raconter son histoire, mais de rencontrer au travers de son histoire, celui/ceux qui appellent à la conscience. L’accent est mis sur l’existentiel et non sur l’événementiel. Ce qui a été expérimenté et éprouvé est beaucoup plus important que ce qui s’est passé de manière factuelle.

 

Les ressentis plutôt que les faits

  

En thérapie, on interroge les ressentis plutôt que les faits. Plus nous évoquons les faits, plus nous risquons de provoquer une reviviscence. Il ne s’agit pas de revivre ce qui s’est passé mais de rendre compte de celui-celle qu’il-elle était quand cela s’est produit. Selon Sandor Ferenczi, il faut impérativement éviter la régression, qui est dommageable, car à chaque fois que le patient revit son histoire, il s’écorche un peu plus. Les événements sont passés, les êtres sont présents, en attente de reconnaissance et d’être réhabilités.

 

La validation existentielle et la réjouissance

               

La validation existentielle se produit quand le praticien se sent touché par ce que l’autre lui montre

de sa psyché, de ce qui le constitue, de ce qu’il a été.

La réjouissance permet la naissance, c’est la dose d’amour nécessaire pour accompagner le patient à aller à la rencontre de lui-même et à la réhabilitation de l’Être. Il s’agit d’une validation existentielle. Il y a de la réjouissance à voir les êtres émergents, cette réjouissance est naturelle, discrète, elle est communicative, et de ce fait, le patient peut s’en approcher le plus possible.

La réjouissance vient du fait qu’on porte notre regard sur l’Être et non sur un problème !

 

La réjouissance, c’est être touché par la « grâce » qu’il y a chez l’autre. C’est voir en lui à la fois l’Être, l’humain qu’il est, c’est voir aussi comme dans un chaînon d’humanité cette dimension qui se trouve chez l’autre et la pertinence de ce qui se passe.

« La Maïeusthésie, c’est avant tout de la considération et de la reconnaissance. Elle s’appuie sur la pertinence de ce qui se passe chez la personne accompagnée. Ce qui est ressenti est ressenti "spécialement pour" et non "à cause de". »

Thierry Tournebise

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